Projets de recherche

La résistance aux antimicrobiens (RAM) est une menace mondiale et les interventions de santé publique centrées sur les données sont l’un des piliers du plan d’action de l’OMS pour lutter contre la RAM. S’appuyant sur la surveillance passive comme pierre angulaire de tous les plans d’action nationaux grâce à la collecte régulière de données sur la résistance aux antimicrobiens lors du diagnostic, deux partenaires du réseau international GABRIEL, le CICM – Université d’Antananarivo, à Madagascar et le CHU Souro Sanou/ Université Nazi Boni, au Burkina Faso avec l’appui de la Fondation Mérieux, ont mis également en place une surveillance active par le biais du protocole « tricycle » développé par l’OMS.

Cependant, il existe encore des lacunes importantes dans la mise en place d’une surveillance centrée sur les données et d’une gouvernance efficace de ces données dans les deux pays. L’enjeu est de fournir des résultats factuels permettant aux parties prenantes et aux décideurs d’adapter les plans d’action nationaux. Certains outils de collecte et d’analyse normalisés tels que Whonet et le système GLASS, constituent un pilier de la surveillance passive. Toutefois, ils ne sont pas adaptés à la collecte de données obtenues dans le cadre de la surveillance active, e.g. les données de séquençage. Cette surveillance active est confrontée à : (i) la non-utilisation d’outils efficaces de collecte électronique de données, (ii) la faible qualité des données collectées ou la difficulté de transcrire ces données dans un format électronique (iii) la surveillance passive non standardisée et les données de recherche collectées sur des projets individuels. Cela induit une mosaïque de bases de données qui ne sont ni partageables ni valorisables à plus grande échelle, auprès des décideurs, des parties prenantes et des scientifiques, (iv) le manque de personnel expérimenté en statistiques et dans la visualisation des résultats. Cela conduit à un retard dans l’analyse de ces données et dans le partage de résultats auprès des décideurs et parties prenantes. Cette étape est essentielle pour définir des indicateurs stratégiques pertinents qui permettraient de suivre l’impact des mesures de santé publique , (v) l’absence de ces indicateurs stratégiques engendre l’absence de prise de décision par les parties prenantes de la gouvernance, (vi) la faible qualité des des résultats et de leur visualisation pour les décideurs et autorités de santé.